Solidarité et bien-être, les dénominateurs communs de l’action sociale en faveur des agents publics
« Améliorer directement ou non les conditions d'emploi, de travail et de vie des personnels et de leurs familles, en les aidant à faire face à des situations difficiles et en facilitant leur accès à des services collectifs divers », telle est la définition de l‘action sociale dans la Fonction publique en France. Financée par l’Administration, elle se matérialise en grande partie par des prestations attribuées en complément d’une participation des agents.
En observant les pratiques en dehors de nos frontières, on constate que - dans ce domaine - les modèles économiques et d’organisation ainsi que les périmètres d’intervention varient presqu’autant qu’il y a de pays.
En Belgique, comme en Espagne ou en Suisse, l’action sociale reste pilotée par l’Administration qui, le cas échéant, délègue des missions à une association. Comme en France, les syndicats y sont représentés au sein de comités de gestion.
Certains pays conservent en interne la gestion de la restauration et du logement, mais externalisent d’autres secteurs en leur accordant des subventions :
• en Allemagne (comme en Autriche), les Sozialwerke sont des associations à but non lucratif qui concentrent l’essentiel de leur activité sur les vacances et les loisirs. Certains d’entre eux proposent toutefois à leurs membres des aides financières à la garde d’enfant, un soutien aux agents retraités et aux agents en situation de handicap.
• au Royaume-Uni, les Charities for Civil Servants sont des organisations caritatives qui conseillent et assistent gratuitement tous les agents publics dans la résolution des difficultés (personnelles et financières) qu’ils peuvent rencontrer. Seules les activités de loisirs sont conditionnées à une cotisation. En Irlande, une association nationale propose des prestations similaires d’aide à ses membres.
En Italie, les domaines de l’action sociale sont du ressort exclusif de l’organisme d’État en charge des prestations sociales (INPDAP pour le secteur public, qui a été intégré en 2011 au sein de l’INPS tout en continuant à gérer de façon spécifiques les droits des agents publics qui peuvent bénéficier d’aides au logement, de prêts de secours et de bourses d’études pour leurs enfants).
Dans les pays d’Europe du Nord (Pays-Bas, Scandinavie), certaines prestations d’action sociale spécifiques au secteur public - qui viendraient en complément ou se substitueraient à celles dont peut déjà bénéficier chaque citoyen - doivent être négociées avec les organisations professionnelles et figurer explicitement dans les conventions collectives.
Outre-Atlantique (Canada et Etats-Unis), l’action sociale - organisée par les employeurs publics - se concrétise par des programmes d’aide et d’assistance aux employés financés par l’Administration. Les associations professionnelles et/ou syndicats proposent, de leur côté, des services marchands pour lesquels ils négocient des tarifs préférentiels (assurances et banques, loisirs, etc.). Un modèle que l’on retrouve aussi en Australie et en Nouvelle-Zélande.
L’évolution des modes de vie influence de plus en plus les attentes et besoins des agents en matière d’action sociale. Celle-ci peut alors être source d’un réel pouvoir d’attractivité, dans la mesure où elle innove et s’adapte comme l’a montré un des volets d’une étude européenne menée par l’université de Rotterdam dans le cadre du projet LIPSE.