« Lagom » ou le modèle suédois appliqué à la qualité de vie au travail
Précurseur tant sur l’égalité femme-homme que sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la Suède est connue pour les nombreux dispositifs qu’elle a mis en place (dont le plus emblématique est un congé parental rémunéré de 480 jours, qui peut être partagé entre les deux parents avec même, pour en augmenter l’attractivité, une réduction d’impôt si la répartition est faite à égalité).
À l’opposé du Japon et de nombreux pays occidentaux, le fait de dépasser le temps de travail hebdomadaire légal n’y est pas considéré comme une performance, mais comme le signe d’une charge de travail qui doit être revue, voire d’inefficacité. En Suède, seul 1 % de la population active effectue des heures supplémentaires, ce qui est, avec les Pays-bas, un des taux les plus bas de l’OCDE.
La philosophie du « lagom » - littéralement « la juste quantité » - appartient à la culture suédoise et a intégré naturellement l’environnement professionnel.
L’objectif est de parvenir à une réduction significative du stress en créant les conditions d’un bon équilibre entre les différentes composantes de la vie de l’individu. Outre les dispositions réglementaires s’articulant autour de la vie familiale, les aménagements du temps de travail ont été généralisés (près de 60 % des employés peuvent avoir accès aux horaires variables et/ou au télétravail, soit 20 points de plus que la moyenne européenne).
Un mode de management est très caractéristique du « lagom ». Pratiqué dans 10 des plus grandes entreprises du pays, il privilégie une approche qualifiée de responsable : « les encadrants sont formés pour ne pas épuiser leur personnel en planifiant à l'avance et en priorisant mieux ; les employés sont associés à la définition de la stratégie mais aussi encouragés à terminer leur journée plus tôt dès que cela est possible. En se sentant en confiance, ils sont plus enclins à se rendre disponibles au moment où leur employeur en a particulièrement besoin ». Cela implique un réel travail d’équipe et que chacun soit informé des processus de prise de décision.
La qualité de vie au travail est une priorité en Suède et le pays a mis en place une organisation, disposant de moyens dédiés, afin d’en faire une démarche d’amélioration continue.
Forte est une structure créée en 2001, qui conseille le gouvernement dans le domaine du bien-être et de la santé au travail depuis 2013. Elle a lancé, fin 2016, un programme de recherche de dix ans.
Sur le plan opérationnel, les employeurs publics et privés sont en contact avec Arbetsmiljöverket, l’office pour l’environnement de travail, essentiellement chargé de s’assurer du bon respect de la législation, mais ils vont bénéficier à compter du 1er juin 2018, des services d’une nouvelle agence, Myndighet för arbetsmiljökunskap, localisée à Gävle, qui les accompagnera dans la mise en œuvre et évaluera les mesures liées à la qualité de vie au travail.
En savoir plus sur exedsse.se (site de la Stockholm School of Economics, en anglais) |