En Slovaquie, l’État veut reconquérir les fonctionnaires qui avaient choisi de partir

Paru dans le N°43 - Mars 2022
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Selon une étude menée en 2018, la république d’Europe centrale figure avec quatre autres pays (1)  dans la catégorie où les flux de personnels entrant et sortant (hors mises à la retraite) sont les plus importants. Le Conseil de la  fonction publique, organe indépendant de coordination et de contrôle, a décidé de se saisir de cette problématique dès sa première année d’existence.

II a diligenté une enquête approfondie pour déterminer précisément dans quels délais avaient lieu ces départs, mais aussi ce qui les motivait. Le fait de s’être vu proposer une offre d’emploi plus attractive est largement en tête et dans près de deux-tiers des cas, la cessation de fonctions intervient avant un an.

Viennent ensuite diverses causes liées au manque de satisfaction (sur les fonctions exercées, avec l’équipe et/ou le manager, voire plus globalement la stratégie de l’employeur).

Partant du principe que cette première expérience - a priori manquée - devait pouvoir être corrigée, il a été décidé de créer un fichier des agents publics démissionnaires à qui un nouveau poste pourrait être proposé en priorité.

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Une façon de donner une seconde chance à l’Administration pour convaincre celles et ceux qu’elles n’avaient pas su retenir lors de leur première embauche.

L’inscription dans cette base se fait uniquement avec l’accord explicite de l’intéressé(e). Aux données personnelles individuelles (état-civil, diplômes et qualifications) s’ajoutent simplement l’emploi occupé et le motif de la rupture contractuelle, un élément important pour limiter les risques d’échec.

Trois périmètres existent désormais pour la publication des  postes vacants et l’un d’entre eux (interne +) concerne directement cette cible. Ils peuvent ainsi candidater sur un pied d’égalité avec les personnels en activité.

On serait tenté de penser qu’ils ont « tourné la page » mais le pari semble réussi car force est de constater qu’ils sont déjà nombreux à répondre à l’appel pour travailler à nouveau dans le secteur public, dont l’image se trouve renforcée.

Bonne connaissance des fondamentaux et organisations hiérarchiques, intégration et prise de repères plus rapides, les services recruteurs y perçoivent également un réel avantage.

Une mission a été chargée d’évaluer le dispositif sur une base annuelle et de faire des recommandations pour l’améliorer et, si besoin, l’étendre à un plus vaste panel d’agents publics.


1 Respectivement : la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Suède (Étude EUPACK).


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