« Tolérance zéro » pour les comportements inappropriés dans la fonction publique néozélandaise

Paru dans le N°19 - Novembre 2019
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Mondialement reconnu et régulièrement mis à l’honneur pour son intégrité, le secteur public néozélandais peut s’enorgueillir d’une confiance de la part des citoyens qui ne faiblit pas.

Toutefois, comme l’affirme le State Service Commissioner (ministre chargé de la Fonction publique), il est encore plus indispensable que chacun soit en mesure de s’épanouir dans son environnement professionnel. Le Gouvernement a fait de la protection des agents une priorité1.

Il est ressorti d’une enquête menée dans une trentaine de services de l’État que le nombre de signalements pour comportements inappropriés  devant donner lieu à des sanctions (discriminations, harcèlement, intimidations, etc.) n’était pas le reflet de la réalité.

En collaboration avec l’agence nationale pour les conditions de travail (WorkSafe NZ) et les fédérations syndicales, le ministère a élaboré un nouveau cadre réglementaire qui s’impose désormais aux administrations. L’objectif clairement affiché est de « rompre une certaine loi du silence », souvent présente lorsqu’il a un lien de subordination hiérarchique.



 

Ce dispositif, intitulé « Lieux de travail positifs et sains » définit un ensemble de normes minimales pour les organisations, les dirigeants et les personnels.

Pour concrétiser ce qui est attendu de chacun, les auteurs ont détaillé avec précision les rôles des différents protagonistes, insistant sur la nécessité d’une démarche constructive, solidaire et sans complaisance :

• l’encadrement doit s’engager à apporter une réponse à tout signalement. Cela signifie qu’il devra l’enregistrer dans une base de données dédiée afin de pouvoir en assurer un suivi,

• l’agent qui subit un comportement répréhensible est encouragé à prendre la parole et à solliciter de l’aide, notamment auprès des services RH,

• chaque collègue qui se trouve être témoin d’une situation inappropriée sera tenu d’agir en informant dans le respect de la confidentialité des personnes. En « lanceur d’alerte », il bénéficiera de la même protection que la victime.

Tous les managers devront suivre des formations obligatoires à la prévention des risques psychosociaux et le critère d’un comportement irréprochable sur ce point sera déterminant dans la progression de carrière.

Avec cette nouvelle étape inspirée de son modèle de déontologie, le pays montre que ces pratiques n’ont pas leur place.

1 « Votre bien-être est bien plus important que notre réputation ».


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