Quelles modalités pour le recrutement des agents publics dans les différents pays ?

Paru dans le N°07 - Septembre 2018
DOSSIER

En France, même si de nouveaux modes d’accès ont été mis en place au cours des dernières années (PACTE, apprentissage), le recrutement se  fait en principe par concours, et ce quelle que soit la catégorie d’emploi. Mais qu’en est-il dans les autres pays ?

Qu’il s’agisse de fonctions publiques de carrière ou d’emploi, d’états centralisés ou de fédérations, on constate une grande diversité des modes de recrutement mis en place par les Administrations, avec une autonomie plus ou moins importante donnée aux services employeurs.

L’Espagne et l’Italie recrutent leurs agents majoritairement par concours. Dans ce second pays, le maintien de cette méthode a été la contrepartie des importantes réformes  statutaires qui ont été menées  (85 % des personnels sont aujourd’hui contractuels de droit privé).

L’Allemagne (et, sur un modèle proche, l’Autriche et les Pays-Bas) ainsi que le Royaume-Uni (ou le Danemark et la Finlande)recrutent quasi exclusivement par sélection sur dossier et entretien individuel, y compris pour les embauches en nombre. Le recrutement y est extrêmement décentralisé et, en fonction des ressources dont ils disposent, les services organisent eux-mêmes leurs procédures ou délèguent à des bureaux de mutualisation comme le Bundesverwaltungsamt en Allemagne ou Palkeet en Finlande, voire à des prestataires externes au Pays-Bas ou au Royaume-Uni.

Plusieurs pays ont mis en place un système « mixte ». C’est le cas de la Belgique qui recrute par concours au niveau local et sur dossier et entretien au niveau fédéral. Il en est de même pour la Suède qui organise des concours pour les fonctions d’encadrement et recrute sur dossier et entretien pour les autres postes.

En  Irlande, les candidats aux emplois publics passent un examen de sélection organisé par le service central de recrutement (PAS). À Malte,  cela se déroule en deux temps : sélection sur dossier, puis concours. En Grèce, le recrutement peut se faire par l’un des deux modes, voire également par un collège de pairs constitué de fonctionnaires exerçant dans l’administration.

Si le diplôme reste un élément central de la participation à une procédure de recrutement, on note une réelle tendance à la professionnalisation des épreuves de sélection (au Portugal, et prochainement en Italie), à une prise en compte des compétences personnelles (Success Profiles au Royaume-Uni) ou de l’expérience acquise dans le secteur privé sous forme d’ancienneté pour un reclassement (Quereinsteiger en Allemagne).

C’est dans cette dynamique que s’inscrit la réforme de l’administration luxembourgeoise : elle a présenté, le 1er juillet dernier  son nouvel « examen-concours ». La première partie, organisée par la Fonction publique, comporte les épreuves de connaissances académiques et la seconde, organisée par le ministère, est dédiée à l’examen des aptitudes professionnelles.

Même si l’ensemble des États garantissent à tous les citoyens l’égalité d’accès à l’emploi public, on observe, qu’en dehors de nos frontières, le mode de recrutement a aussi fait l’objet d’évolutions pour s’adapter aux nouveaux besoins et à des contraintes budgétaires. Pour cette raison, il s’avère, de plus en plus souvent, être déconnecté du statut ou type d’emploi dont bénéficiera l’agent lorsqu’il intégrera la Fonction publique.
 


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