A l'occasion de ce premier édito depuis ma prise de fonction, je souhaite revenir sur les étapes importantes déjà franchies dans la préparation de la grande réforme de l'action publique dont la France a besoin, et vous faire partager la vision de l'État et du service public du Gouvernement Ayrault.
Depuis mon arrivée, je rencontre un État dévalorisé, des missions mal définies, des fonctionnaires désorientés et des élus impatients. Ma démarche a donc consisté à rencontrer, dès ma prise de fonction, les organisations syndicales et les associations d'élus.
La grande conférence sociale des 9 et 10 juillet a permis de poursuivre ces discussions et de faire le tour de tous les chantiers à mener. A la suite de la table ronde « moderniser l'action publique avec ses agents », le Premier ministre a demandé aux inspections générales IGF, IGA et IGAS un rapport sur le bilan de la RGPP, qui lui sera rendu le 25 septembre.
J'ai souhaité mener, en parallèle du travail des inspections, une série de visites de terrain à Saint-Étienne le 27 juin, Marseille le 26 juillet et bientôt en Lorraine, pour mesurer aux côtés des agents des trois fonctions publiques et aux côtés des élus les effets des réformes du précédent Gouvernement.
Nous avons l'ambition de réussir une réforme sur-mesure, loin de la RGPP, qui a abouti à des suppressions de postes arithmétiques et aveugles dans les effectifs.
Le texte qui sera déposé à l'automne sur la décentralisation proposera une grande réforme de l'action publique. Il s'agira de redonner sens à l'action de l'État et de réaffirmer son rôle au cœur de la puissance publique du XXIème siècle.
La vision de l'État du Gouvernement Ayrault, c'est un État fort, un État stratège, qui s'appuie sur les territoires et restaure la confiance envers les agents pour mieux servir les citoyens. Un État garant des valeurs républicaines, un État qui assure l'accès de tous les citoyens aux services publics. Un État qui protège les libertés publiques et individuelles. L'État doit être un rempart pour défendre l'intérêt général contre la poussée de l'individualisme et les intérêts privés.
Nous prônons un État simplifié, avec des services à l'écoute des usagers et de leurs besoins, un État déconcentré, présent sur tout le territoire et proche des réalités, un État équilibré, entre administrations centrales et administrations territoriales, un État assaini, qui assume ses missions.
Moderniser l'État, ça ne se limite pas à mettre en place l'e-administration. Pour moi, et le Gouvernement partage ma conviction, le service public, c'est d'abord une présence, une écoute et une compétence disponibles sur l'ensemble du territoire.
Nous nous fixons un objectif ambitieux, et c'est pour cela que nous prenons le temps de la concertation. Nous sommes déterminés à convaincre.
Marylise Lebranchu
Ministre de la réforme de l'État, de la décentralisation et de la fonction publique