Apprentissage et sciences cognitives : nos formations sont-elles adaptées au fonctionnement du cerveau humain ?

Paru dans le N°3 - Mai 2023
L'OFFRE DE FORMATION

Pour le savoir le pôle Mentor a décidé de faire appel aux sciences cognitives notamment pour réaliser un audit. C’est donc 6 formations sélectionnées dans notre offre qui ont été analysées par deux docteures en neurosciences dans le but d’en déterminer l’efficacité pédagogique.

Cette analyse s’est appuyée sur deux catégories de facteurs de l’efficacité pédagogique :
  • Les facteurs primaires : ensemble des facteurs ayant un impact direct sur l’encodage et la mémorisation des informations (déconstruction de préjugés, acquisition de nouvelles informations, mémorisation et application à chaud des connaissances)
  • Les facteurs secondaires : ensemble des éléments de la formation qui participent indirectement à l’efficacité pédagogique par l’intermédiaire d’autres processus cognitifs (motivations de l’apprenant, métacognition et régulation autonome de l’apprentissage, rapport de l’apprenant à l’apprentissage et inclusion des différents profils d’apprenants dans la formation)

Globalement, les formations analysées favorisent l’acquisition de nouvelles connaissances. Cependant elles peuvent parfois manquer de mises en activités permettant de vérifier et revalider l’apprentissage des apprenants. Parmi les préconisations citées dans le rapport d’audit, figurent la nécessité de :
  • Proposer des « applications à chaud » sous la forme de mises en situation en lien avec des contextes professionnels différents,
  • Proposer systématiquement une phase de déconstruction des idées reçues et de connaissances préexistantes qui pourraient rentrer en conflit avec les nouvelles,
  • Permettre à l’apprenant de contrôler le rythme d’apparition des nouvelles connaissances (navigation libre et non imposée),
  • Proposer davantage d’exercices et mobiliser plusieurs fois la même connaissance pour faciliter l’ancrage mémoriel,
  • Prévoir plus de rétroactions (feedback) nécessaires à l’apprenant pour comprendre ses erreurs et y remédier.
Par ailleurs, et afin de garder les apprenants motivés tout au long de la formation, les docteures en neurosciences invitent à favoriser davantage les interactions entre l’apprenant et le contenu de formation. Elles peuvent se matérialiser par l’apparition de problèmes concrets que les apprenants devront résoudre en situation, par la valorisation des acquis et le sentiment de progrès, par l’intégration de témoignages d’apprenants ayant déjà réalisé la formation et apportant des conseils ou encore par l’intégration de courts questionnaires pour valider le ressenti de l’apprenant au cours de sa formation. Concrètement, il s’agit par exemple d’envoyer des messages d’encouragement et de proposer des activités personnelles invitant à objectiver les acquis.

La prise en compte du profil des apprenants est également soulignée dans le rapport. Elle peut se matérialiser par de véritables choix pédagogiques offerts aux apprenants pour leur permettre d’adapter leur parcours de formation en fonction des connaissances existantes.

La mise en œuvre d’interactions sociales entre pairs ou avec des formateurs fait également partie des recommandations et constitue un levier significatif pour renforcer l’engagement et la motivation des apprenants à l’appui de leurs apprentissages.

Ces recommandations entrent en résonance et viennent compléter les éléments déjà fournis dans la stratégie éditoriale et le guide de référence pédagogique, que nous vous invitons à relire si vous le souhaitez !

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